Optimistes, on peut l’être quand on voit la qualité des entrepreneurs sociaux et de leurs équipes, qui innovent dans le domaine éducatif. Oui, les associations sont de formidables laboratoires d’innovation sociale pour l’Éducation nationale.
De nouveaux outils, méthodes et process émergent à travers elles pour mieux accrocher notre jeunesse, atténuer les inégalités scolaires et favoriser le bien-vivre ensemble sur les bancs de l’école.
Optimistes, nous pouvons l’être également quand on voit les multiples initiatives talentueuses et prometteuses développées et mises en place par le corps enseignant. À l’échelon local, c’est une institution qui foisonne, qui innove, qui bouge. Trop souvent à l’abri des regards.

Volontaires nous le sommes. Les associations et l’écosystème ont besoin de partenaires qui les soutiennent. Et pas simplement financièrement mais aussi pour les accompagner sur leurs enjeux structurants : stratégie, numérique, IA, organisation, RH.

Les ingrédients sont là, mais il en faut bien plus pour retourner une situation délicate.
Nous connaissons tous les indicateurs et les différents rapports. Ils décrivent bien la situation : délicate, compliquée, fragile.

Comment donc infuser nationalement plus de changements ?
Comment passer d’une logique d’expérimentation locale à des logiques nationales ?
Comment éviter que 80 000 jeunes décrochent chaque année ?
Comment éviter que 73 % des établissements scolaires doivent gérer au moins un poste non pourvu à la rentrée scolaire ?
Comment mieux accompagner l’orientation de nos jeunes, en particulier dans les filières professionnelles ?
Comment tirer pleinement avantage de la révolution IA pour ouvrir l’école aux intelligences multiples, désiloter les apprentissages, mieux former les enseignants, entrer de plain-pied dans la pédagogie différenciée et adaptée ?
Comment enfin anticiper au mieux, en évitant des retards trop conséquents sur les acquis fondamentaux dès le CP ? Et comment mieux accompagner les publics fragiles ?

Nous ne pouvons prétendre avoir toutes les réponses à ces questions essentielles. Et ce n’est pas tant de réponses toutes faites dont nous avons besoin, que de communs patiemment bâtis ensemble.

Mais nous avons quelques convictions.

La Fondation Altitudes, c’est un catalyseur de conversations, de communication et de coalitions d’actions.

Le monde de l’éducation est un monde des petits pas, du temps long, qui requiert de l’obstination et des financements significatifs, philanthropiques et étatiques.
 Nous devons donc faire ensemble, et pas seulement parler ensemble. Aller plus loin dans cette démarche. Passer un cap significatif, au-delà des silos d’expertise et de plaidoyer.

Comment ? En travaillant sur des sujets transverses pour les mettre en œuvre dans les territoires. Faire ensemble des démonstrations de concepts. Du concret.
Cela requiert d’abord de la gestion de projet et de la coordination que les philanthropes doivent accepter de financer. Financer le structurel, pas seulement le résultat final escompté. L’invisible plutôt que le visible que l’on peut mettre immédiatement en résultat dans un rapport quelconque.

C’est ce que nous avons compris de notre côté, et là où nous opérerons de plus en plus via la Fondation Altitudes. Là où nous serons de plus en plus exigeants vis-à-vis de nous-mêmes, de nos partenaires et de nos choix.
 Sur la mise en œuvre de coalitions d’actions, autour de sujets de transformation éducative essentiels.
 Cette logique de coalitions d’actions, avec l’éducation nationale, dans et hors les murs de l’école, doit permettre la démonstration de pratiques qui, demain, deviendront des politiques publiques éducatives.

Plus que jamais, la situation requiert une énergie et une implication coordonnées de la part des acteurs de la philanthropie et des associations, en parfait partenariat avec l’Éducation nationale.

Chemin faisant, n’est-ce pas là déjà esquisser l’éducation de demain : une éducation plus ouverte, hors des murs de la classe, avec des partenariats extérieurs et des passerelles de travail entre les écoles et le monde privé ou associatif, pour répondre aux multiples défis colossaux de notre monde ? Défi sociétal, environnemental ; et défi d’employabilité de notre jeunesse. Il n’y aura pas de renouveau industriel français sans une réflexion profonde sur les compétences requises pour les métiers à venir, réflexion qui viendrait soutenir une politique économique nationale. Lorsqu’un jeune n’a pas la possibilité de se projeter dans un avenir professionnel, c’est sa participation à la vie collective et démocratique qui en pâtit.

Cap sur l’an 2.
Il nous réservera des surprises, des joies, des défis à partager et de nouveaux apprentissages.
Nous abordons cette deuxième année convaincus que les entreprises et les entrepreneurs français ont un rôle important à jouer pour la jeunesse, aux côtés des acteurs publics et associatifs.